Une biologie millénaire, un mode de vie à peine centenaire !
Disette / Abondance / Surabondance :
La biologie humaine a été plus souvent en proie au manque qu’à l’abondance. Elle a donc développé de puissants mécanismes pour pallier au manque de nourriture. On a donc des capacités importantes de mise en réserve (rôle du tissu graisseux) et d’utilisations de ces réserves (on est capable de fabriquer du sucre, substrat préférentiel des cellules, à partir des réserves de graisses pour maintenir notre glycémie !)
Notre corps est une machine complexe qui travaille en continu de manière quasi autonome.
Dans les sociétés d’abondance alimentaire, le besoin énergétique est généralement comblé chaque jour et le mécanisme de stockage est plus fréquemment activé. Nous n’avons d’ailleurs pas tous la même prédisposition génétique au stockage, mais cette capacité est majoritairement présente chez les humains puisque c’est ce qui a participé à notre survie.
Et d’ailleurs, dans les sociétés d’abondance, on est bien content que nos enfants mangent à leur faim. Ce n’est malheureusement pas le cas d’une grande partie de l’humanité et ces inégalités nous touchent psychiquement.
Mais la culpabilité est encore trop souvent brandie pour faire manger les enfants « finis ton assiette car il y en a qui n’ont rien! » Pourtant la faim dans le monde ne peut se régler par les excès de ceux qui ont à manger. La culture du trop nous conduit biologiquement à des troubles de santé physique et mentale ;
Le problème des sociétés d’abondance c’est qu’on est passé trop vite du « manque chronique » au « trop chronique ». On a loupé l’étape du « suffisant »
Alors comment garder le suffisant sans basculer dans ce « trop chronique » dévastateur ?
A l’échelle individuelle :
En nous réjouissant d’avoir suffisamment à manger ! Grâce à l’écoute tranquille des sensations de faim et de satiété nous réalisons que les portions sont variables d’un individu à l’autre et d’un jour à l’autre.
On peut donc prendre plaisir tous les jours à satisfaire nos besoins alimentaires sans pour autant les dépasser.
En ne se forçant pas à manger lorsqu’on n’a pas faim, en éducant nos enfants à être à l’écoute de leur corps. En leur offrant suffisamment de diversité alimentaire pour répondre à leurs besoins.
En faisant confiance à nos appétits spécifiques.
En accordant de l’attention à notre assiette en mangeant en pleine conscience. C’est à dire sans faire d’autres choses (écrans, conduite, ménage, marche…) Juste prendre un temps pour ne faire que manger (même si ça n’est que 5 minutes)
En acceptant nos envies de manger émotionnelles.
En acceptant aussi que les corps soient plus larges, en disant Stop à la grossophobie et en sortant de la culture du régime amaigrissant.